Voilà une nuit de plus, où je vais être de garde et où je vais passer la nuit à l’hôpital. Et je dois dire qu’aujourd’hui, je ne suis pas forcément de la meilleure humeur qui soit, en effet toute la journée j’ai été avec des internes et l’un d’entre eux m’a particulièrement irrité. Il a réussi à se tromper lors d’une intervention, car il voulait faire le beau devant ses camarades. Je ne trouve pas ce genre de comportement approprié dans un lieu tel qu’un hôpital. Je l’ai renvoyé de mon service pour la journée, la vie de personnes est très importante et il faut qu’il comprenne que ce n’est pas ainsi qu’il va réussir son internat. Après cet incident, plus aucun des autres internes ne s’est trompé lors de questions ou de diagnostic. Parfois il faut être un peu plus sévère et exigeant avec eux pour qu’ils donnent le meilleure d’eux même. Bien entendu, il y a toujours les premiers de la classe, mais ils sont qu’une partie minime de l’élite.

Avant d’aller en salle de repos, pour me reposer un peu je me rends la chambre 201 pour voir l’une des patientes qui vient d’entrer à l’hôpital, car elle a une tension haute, ce qui pourrait être un danger pour son enfant. Son état est plutôt stable, mais je vais devoir la garder avec nous jusqu’à demain pour être certain que ni la mère ni l’enfant ne cours un danger.

Je peux finalement, me rendre à la salle de repos, où se trouvent des brancards où on peut s’allonger pour se reposer avant d’être appelé à nouveau, je rentre et vois que personne ne s’y trouve pour le moment. Je me mets donc à mon aise et enlève ma chemise d’hôpital et m’allonge sur l’un d’entre eux.

Être médecin n’est pas de tout repos et encore moins lorsqu’on est chef. Mon début de journée s’étant mal passé avec l’un de mes internes, il va bien falloir que je trouve une solution pour recadrer mon équipe. J’estime que tout le monde à le droit à l’erreur, mais une seule fois. Nous ne sommes pas dans une branche où les erreurs peuvent se produire, nous devons être irréprochable et irréprochable veut dire qu’on ne peut pas jouer avec la vie ou la santé des personnes. Donc il va falloir que je trouve une façon de faire retenir la leçon à toute l’équipe et ce même aux meilleurs d’entre eux. Ces prochains jours vont être difficiles pour eux tous, mais je sais que cela va payer. Au lieu de faire la leçon à la seule personne qui a fait une erreur, ça sera toute l’équipe qui va en prendre pour son grâle. Et vous verrez que ce petit ne répètera plus jamais son erreur. Et vous savez pourquoi ? De un il aura peur d’une nouvelle colère de son chef et surtout après que l’équipe ce soit faite remonter les bretelles par le chef ils iront dire ce qu’ils pensent à cet individu. Donc double punition je dirai.  .. C’est alors que je réfléchis à ce que je dirai aux internes que quelqu’un entre dans la salle. Il s’agit d’une interne de l’hôpital qui est service de neurologie. Elle est très promettant dans tout ce qu’elle touche, mais elle a le don de m’agacer. Elle paraît hautaine et bien trop sûre d’elle. C’est bien d’être douée pour ce que l’on fait, mais pas au dépens des autres. Dans la médecine, il faut être ambitieux, mais il faut aussi connaître cet esprit d’équipe nécessaire en salle d’opération.

« J’aurai peut-être dû miser sur vous…c’est le message que vous essayez de me faire comprendre ? »

Je me redresse et la regarde de haut en bas avec un sourcil plus haut que l’autre.

«  Oui c’est sûr qu’avec vous je serai certains que le travail sera bien accompli, mais ce n’est pas une raison pour dénigrer les autres, Mademoiselle Buchnanan, ou peut-être devrais-je dire Madame ? »

Je n’avais jamais remarqué, mais cette femme dégage un quelque chose. Je ne peux le nier elle est d’une beauté phénoménale, mais au final est-ce peut-être son air hautin qui la rends si attirante ?

Il est vrai que j’ai entendu beaucoup de bien de cette interne. Elle est très douée et je l’ai vu en action et elle a vraiment une grande carrière qui l’attends. Mais je crois, et ça doit réellement être ça, elle m’agace, car au fonds quand j’étais interne j’étais comme elle. J’étais prêt à écraser tout le monde pour parvenir à mes fins. J’étais le meilleur dans mon domaine et je ne m’en cachais pas. Maintenant que je n’en suis plus un je comprends pourquoi à l’époque on me détestait autant. Pourquoi mes camarades étaient toujours en froids avec moi. À l’époque ça me faisait bien rire et je trouvais que c’était des minables et des personnes sans volonté. Aujourd’hui, la situation a changé et je comprends enfin pourquoi ça énervait tant les autres. Il suffit que je sois à côté de Maddie. Et encore là maintenant alors que nous ne sommes pas en train de travailler à proprement parlé elle m’agace.
« Le problème avec vous Mademoiselle Buchanan c’est que vous ne dites jamais les choses à proprement parlé…vous faites toujours passer des messages…»
Je me lève et me rends compte que je n’ai plus ma chemise, je la reprends et continue mon discours. « Excusez-moi, j’avais oublié que j’avais enlevé ma chemise…Si je ne vous ai pas interrogé c’est que je savais que vous aviez la réponse…et je voulais laisser une chance aux autres… » Pourquoi à chaque fois que je me trouve dans une pièce avec elle, l’ambiance n’est pas comme avec les autres ? Il y a une certaine tension que je ne saurai expliquer..Je me demande si c’est moi qui me fait des idées..ou si c’est bien le cas. « Ah oui ?!? Pour moi…J’en ai de la chance alors !» Un sourire malicieux s’affiche sur mon visage. C’est drôle comme entre nous une situation tendue peut passer à une situation ambiguë. « Vous veniez vous reposer seule ?...ou bien une autre de vos camarades suis le pas ?»

Au final elle a beaucoup d’audace, et ce n’est pas donné à tout le monde. Je sais pas ce qui m’énerve le plus ce genre d’interne qui prends tout le monde de haut ou alors ces internes qui sont effrayés des chefs et qui n’osent rien faire. En même temps lorsqu’on ose rien faire, on ne peut pas apprendre de ses erreurs. « Vous n’avez pas tort…mais pour ma part ça le don de m’agacer…et quand les choses m’agace…»Je ne termine pas ma phrase et la regarde et finit par sourire. Je suis quelque peu troublé par la beauté de cette femme, mais il faut que je me ressaisisse. Elle n’a pas l’air dérangé par le fait que je sois torse nu, ni par le fait que je sois l’un de ces chefs et elle l’une de mes internes. C’est peut-être moi qui me met des barrières pour rien au final ? « Et bien ! J’ai finalement réussi à vous voler un sourire …Peut-être que mes compliments fonctionnent bien sur vous ?»Au final, mon charme doit agir sur elle, sans que je m’en rende compte…Il faudrait peut-être que j’arrête d’être trop boulot et que je me rende compte de mon potentiel auprès de la gente féminine. « Non au contraire…Comme vous pouvez le voir je suis seul ici, et il y a toute la place dont vous pourriez nécessité….C’est juste que j’ai entendu dire que certains internes venaient ici pour…» Je me rapproche un peu d’elle et continue ma phrase. « pour s’envoyer en l’air…»

Je ne peux que rire de la situation, on est là à se lancer des petits pics, car certains traits de caractère de l’autre nous agace. Mais au final est-ce vraiment de l’agacement ou autre chose ? « Ba tant pis alors !...Je ne comptais pas finir ma phrase. » Un sourire niai s’affiche sur mon visage. Lorsque je m’y mets je peux devenir une vraie petite peste. Oui une peste comme les femmes…Le plus drôle dans cette situation c’est qu’autant elle que moi on ne peut pas laisser le dernier mot à l’autre. On va toujours rebondir sur la phrase de l’autre.
« Peut-être…ça il n’y a que vous pour me le dire.. »Elle ne lâche pas l’affaire et fait sa dure imperturbable, je me demande qui est-ce qui va gagner à ce jeu-là. En tout cas je peux voir que ma dernière phrase l’a perturbé ou du moins que celle-ci trotte dans sa tête. « Je ne pensais rien…c’était une simple question …mais si vous souhaitez croire que c’était mon sous-entendu. Libre à vous. » J’arque un sourcil et continue à avancer et me stop net au moment où elle me demande si c’était une proposition. « Et si ça l’étais qu’est-ce que vous feriez ?. » Et puis merde ! Je ne me démonte pas ! Je ne suis pas ce genre de mec, mais je ne peux pas nier mon attirance pour cette belle brune…et s’il doit se passer quelque chose, alors il se passera quelque chose.