Cela faisait maintenant quelques jours que j'étais à l'hôpital. J'avais reçus la visite de toute ma famille. Du moins ceux qui étaient présent à New-York. Aucun d'eux n'avait réellement réussis à me remonter le morale. J'avais perdu l'usage de mes jambes et je n'avais toujours pas accepté ça. Des tonnes de questions me torturaient l'esprit et m'empêchait de dormir correctement. Des questions comme : Qu'est ce que j'allais faire maintenant ? Comment j'allais m'en sortir en chaise roulante ? Comment j'allais survivre sans les courses de voitures ? Comment j'allais prendre soin de ma fille ? Comment j'allais gagner de l'argent ? Et plein d'autre encore. Avec cet accident, ma vie c'était écroulée. J'aurais tellement aimé que ma femme soit avec moi en cet instant. Je regardais sa bague d'alliance que j'avais toujours sur moi accroché à une chaîne autour du cou. Elle était partie bien trop tôt. J'avais tellement besoin d'elle ... surtout maintenant.

Allongé sur le lit, je regardais un film à la télévision. Il n'y avait rien d'intéressant et j'avais mis le programme qui me semblait le moins pourri. J'entendis alors des petits coups sur la porte. Celle-ci s'ouvrit sur Rabecca. Je lui avais envoyé un message quelques jours plus tôt. Je lui avais dit que tout allait bien alors que ce n'était pas vraiment le cas. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète. Du coup, je ne m'attendais pas à la voir là.

" Et alors comme ça tu me fais peur ? " Elle entra en me souriant. Je me redressa légèrement non sans faire une grimace de douleur. "Tu me connais, j'aime faire peur aux gens" dis-je sans même sourire. J'essayais de faire un effort et de continuer à plaisanter comme avant. Mais j'avais tellement pas le coeur à ça. Je n'avais vraiment plus le morale en ce moment.

Comment allais-je occuper mes journées ? Moi qui ne tenais jamais en place, j'allais avoir beaucoup de mal à passer le temps quand je sortirais de cet hôpital. Déjà là je m'ennuyais comme un rat mort. Il n'y avait rien à faire mis à part regarder la télé. Je ne pouvais même pas sortir de ce lit et aller me promener dans les couloirs. Suis-je bête ... les promenades c'est fini aussi pour moi. Je ne pourrais plus me dégourdir les jambes ! Je devrais resté éternellement assis. J'aurais vraiment préféré mourir dans cet accident. Il aurait suffit que les médecins arrivent quelques minutes après et je serais mort. Je n'aurais pas à me demander comment j'allais vivre maintenant que je ne pouvais plus me tenir debout.

Au moment où le policier allait arrêter un voleur dans le film que je regardais, la porte s'ouvrit sur Rebecca. Je lui avais fait peur avec cet accident ... comme à tout le monde. Je me rappelle de la tête que faisait Ella, ma soeur, au moment où je me suis réveillé après mon opération. Je ne l'avais jamais vu dans un état pareil depuis .. depuis la mort de notre mère. " Oui mais bon, il y a faire peur, et faire peur." Elle n'avait pas tord. J'aurais préféré lui faire peur en ne faisant qu'une blague. Sauf que la réalité était bien loin d'être drôle. "J'aurais préféré te faire une blague plutôt que de t'effrayer comme ça" Alors qu'elle s'installa sur le fauteuil à côté de mon lit, elle me donna une boîte de chocolat. Je lui fis un petite sourire "Merci, c'est gentil" répondis-je simplement. ça me faisait plaisir, moi qui adorait manger. ça allait me changer des desserts dégueu qu'on me servait. " Dis tu es sûr que tu n'as rien, vraiment ?" Comment lui dire que j'avais perdu l'usage de mes jambes ? Si je lui disais ça, j'allais avoir droit à des *je suis désolé pour toi* ou encore *ça doit être horrible* et ça, je n'en voulais pas. Je ne voulais pas de pitié ou quoi que ce soit. Car plus on me disait des choses comme ça, plus mon morale ne prenait un coup parce oui .. oui c'était horrible et je n'avais pas besoin qu'on me le rappelle à longueur de journée. "Trois fois rien. Une côtes ou deux de cassées et quelques égratignures. J'ai eu de la chance. Et toi alors, quoi de neuf ?"

Je pensais sortir bientôt. Pourtant, à chaque fois que je demandais aux médecins si j'allais bientôt pouvoir rentrer chez moi, ils refusaient. Ils devaient encore me garder en observation. Pourquoi continuer à me surveiller alors que j'étais sorti d'affaire ? Bon d'accord j'avais mal partout, oui j'avais du mal à respirer et c'est vrai que je n'avais perdu l'usage de mes jambes. Mais quitte à rester allonger, autant l'être dans mon propre lit là où j'aurais accès à de la vraie nourriture et pas l'espèce de truc qu'ils me servaient comme repas ici. Enfin quoi qu'il en soit je n'étais pas encore sorti et je m'ennuyais ferme entre ces quatre murs.

Comme si Rebecca avait entendu mes pensées de chez elle, elle était venu me rendre visite. ça allait me changer les idées et faire passer le temps plus vite. " Je pense que tu as besoin de réconfort." C'est vrai que j'en avais bien besoin, cependant il allait falloir plus que des chocolats pour m'empêcher de m'enfoncer dans la dépression. C'étais quand même gentil de sa part. "ça va me changer des desserts qu'on me sert ici"

N'étant pas du genre à me plaindre, je ne disais pas tout ce qui n'allait pas. Je ne voulais pas de pitié ou quoi que ce soit de ce genre. " Je te promets que tu n'auras pas ma pitié si tu me dis la vérité." Si elle me disait ça, c'est qu'elle me connaissait assez que pour savoir que j'avais horreur de me faire plaindre. Certaines personnes adoraient ça et s'attiraient des problèmes dans le but d'avoir l'attention des gens. Moi c'était tout le contraire. "Je t'assure c'est trois fois rien. T'as pas à t'en faire .. c'est juste qu'il se pourrait que je puisse plus jamais marcher. Tu vois, c'est pas grand chose" J'essayais de garder un ton neurt et je m'en foutiste, mais c'était un sujet que je n'aimais pas aborder et on pouvait malgré tout entendre un mélange de colère et de tristesse dans ma voix. " Je suis ici pour essayer de te changer les idées." je lui fis un léger sourire avant de répondre "Tu n'es pas obligé tu sais. Je ne suis pas de très bonne compagnie en ce moment"