You will die but now your life is free

ft. Raven S. Thalios

You will die but now your life is free

D’habitude, les gens pendant l’été en profitaient pour partir en vacances, s’amuser entre amis au bord de la plage ou encore visiter les rues ensoleillés d’un pays inconnu à la culture totalement différente du leur. C’était d’ailleurs ce que Raven faisait habituellement. Quand son père était encore là, la famille Talions partait en vacances, tous les ans dans un pays différent, et se faisaient un plaisir d’en visiter les moindres recoins et de goûter chaque plat que pouvait leur offrir la cuisine locale. Mais depuis la mort du père de Raven, les choses étaient devenues bien différentes. Sa mère ne prenait plus du tout de jours de congés, jamais, elle était tout le temps plongée dans son travail. Pendant l’année scolaire, ça ne dérangeait pas tellement la jeune blonde, avec ses études, elle n’avait pas vraiment le temps pour les dîners en famille ou les choses de ce genre. Mais pendant les vacances, c’était vraiment quelque chose d’assez pesant, et elle ne se voyait pas vraiment partir toute seule. Elle aurait pu, mais elle n’en avait pas envie. A quoi bon profiter d’un autre pays si on avait personne avec qui le partager? Pour elle, ça n’avait aucun sens.

Elle était donc devenue bénévole à l’hôpital. Le fait de pouvoir faire quelque chose pour aider les gens, même si c’était une aide minime, lui faisait du bien. Et puis, elle n’était pas étudiante en médecine pour rien. Le fait qu’elle travaille bénévolement dans un hôpital ne pouvait que donner un coup de pousse à son dossier en plus du nom plus que connu de ses parents. Ce jour là, elle avait été assignée au service des personnes âgés, et devait passer dans chaque chambre, histoire de tenir un peu compagnie à ces gens qui, pour certains, n’avaient personne pour venir leur rendre visite. Raven trouvait ça vraiment révoltant, d’ailleurs. Les pauvres, ils n’avaient pas demandé à vieillir, et encore moins de tomber malade. Les gens pouvaient être vraiment ignobles certaines fois, et c’était dans des moments comme celui là que la jeune étudiante se rendait compte de tout le mal que pouvait procurer l’argent, le vice et l’avarie.

Enfin bref, elle venait de quitter la chambre d’un gentil petit papy, qui lui avait raconté tout un tas de choses sur sa vie, et ses expériences de guerre. De quoi la remettre à niveau pour ce qui était de l’histoire. En même temps, ça n’avait jamais été vraiment le fort de la jeune, femme, et certainement parce qu’il y avait beaucoup trop de guerres, et de dates à apprendre. Son truc, c’était la science, il n’y avait aucun doute là dessus. Mais elle avait gardée le sourire tout le long du discours du vieux monsieur, parce qu’il en avait besoin, et que ça lui faisait aussi plaisir de pouvoir l’aider. Raven se rendit alors à la chambre suivante, et en ouvrant la porte, elle tomba face à face avec une jeune femme, qui venait certainement rendre visite à sa grand mère. La pauvre, Raven lui avait pratiquement exploser le nez avec la porte. « Oh, excusez-moi… » Raven secoua les bras, toujours souriante, mais avec une petite moue amusée sur le bord des lèvres. « Non, c’est de ma faute, j’aurais du frapper avant d’entrer! » La jeune blonde jeta un oeil dans la chambre, et se rendit compte que la patiente qui s’y trouvait s’était endormie. La pauvre, un cancer, elle devait être épuisée par tous ses traitements. Heureusement qu’elle avait cette jeune femme pour lui rendre visite. « Vous vous en alliez? Je peux vous accompagner si vous le voulez. »

You will die but now your life is free

ft. Raven S. Thalios

You will die but now your life is free

Raven avait l’habitude de sympathiser avec les gens qui passaient à l’hôpital, qu’ils soient des patients ou non d’ailleurs. Après tout, cela faisait partit de son apprentissage, même si ça restait minime dans la section qu’elle avait choisit. elle voulait quand même donner une place importante à la relation humaine, parce qu’elle trouvait que c’était une notion particulièrement importante. Et puis, les gens ne venaient pas à l’hôpital pour être traités comme des chiens, ils venaient ici pour être soignés, ils étaient déjà mal en point au niveau de leur santé, alors autant leur apporter un peu de joie tant qu’ils le pouvaient. C’est donc tout naturellement que la blonde sourit à cette jeune femme qui venait de rendre visite à sa grand mère. Cette dernière dormant déjà, Raven préféra la laisser se reposer le plus possible. La pauvre. Raven éprouvait énormément de peine pour cette femme, et pour tous les patients atteints de maladies graves en général. Elle supportait difficilement de voir les gens souffrir, et encore plus les personnes qui avaient déjà vécus assez de choses horribles comme cela.

L’étudiante demanda alors à la jeune femme si elle voulait qu’elle la raccompagne. Un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal jusqu’à la sortie, et puis Raven avait besoin de prendre un peu l’air en plus. Sans parler qu’elle était là aussi au cas où les familles des malades avaient besoin de se confier. En plus, la jeune brune avait l’air d’avoir à peu près son âge, alors si elle pouvait l’aider en quoique ce soit, elle en serait ravie. Raven devrait d’ailleurs arrêter d’aider les gens comme ça, n’importe quand, en faisant n’importe quoi. Elle voulait faire le bon geste, mais quelques fois, elle s’y prenait mal. « Bien sûr que non, ça ne m’embête pas, au contraire. » Ça lui faisait même plaisir en fait. Elle regarda la jeune femme refermer la porte de la chambre de son aïeul, puis, les mains dans les poches de sa blouse, commença à avancer dans le couloir.

En fait, cette blouse avait appartenue à son père et, depuis sa mort, elle ne la quittait presque jamais. Du moins, elle s’en servait pour son travail ici. Bien sûr, elle avait du y faire quelques points de coutures, et même avec ça, elle lui était encore un peu grande, mais pour ce qu’elle pouvait faire dans cet hôpital, ça n’avait pas vraiment d’importance. « Vous venez souvent rendre visite à votre grand mère? » C’était plus une affirmation qu’une question en réalité. Ce n’était pas la première fois que Raven voyait la jeune femme, mais elle n’avait pas encore eut l’occasion de discuter avec elle. Et puis, en général, les personnes dans ce service se retrouvaient très souvent seuls. Soit parce que les membres de leur familles étaient partis avant eux, soit parce que la famille ne se souciaient tout simplement pas de savoir s’ils allaient survivre ou non. Ou plutôt, ils espéraient que ce ne soit pas le cas pour pouvoir toucher l’héritage, chose que Raven trouvait particulièrement triste et égoïste. Elle même ne s’était jamais vraiment bien entendue avec sa mère, mais s’il s’avérait qu’elle tombait malade, elle ne la laisserait certainement pas traverser cette épreuve toute seule, tout simplement parce que sans elle, elle ne serait pas là, et elle ne serait pas non plus devenue la femme qu’elle était aujourd’hui.  

You will die but now your life is free

ft. Raven S. Thalios

You will die but now your life is free

Quand Raven se rendait à l’hôpital, ça lui faisait resurgir plusieurs souvenirs, certains bons, d’autres mauvais. Elle se souvenait d’abord de son enfance, quand elle sortait de l’école, et qu’elle se rendait dans ce lieu où ses parents travaillaient pour les attendre. A cette époque, elle se rendait au service de chirurgie esthétique, où tout le monde la connaissait. Elle s’installait à l’accueil avec la réceptionniste, et faisait ses devoirs comme la petite fille sage qu’elle était. Contrairement à la plupart des gens, elle s’était toujours sentie bien au sein de l’hôpital. Se trouver entre ces murs était rassurant pour la petite fille, et elle s’y était toujours sentie en sécurité. Mais maintenant, des souvenirs beaucoup moins joyeux accompagnaient ces couloirs. Les souvenirs de l’accident de son père, de l’attente de réponses, puis de l’annonce de son décès. Elle avait aussi accompagnée sa mère pour aller identifier son corps, et depuis, elle ne mettait plus un seul pied dans la morgue de l’hôpital. Mais elle se sentait toujours en sécurité dans les autres services, et elle était aussi très fière de son travail de bénévole.

Voir que cette jeune femme venait souvent rendre visite à sa grand mère la touchait aussi beaucoup. Raven était là en grande partie pour tenir compagnie aux gens qui ne recevaient pas de visite. Et elle s’était rapidement rendue compte que ces personnes étaient beaucoup plus nombreuses que ce qu’elle pouvait croire. C’était dans des moments comme celui là que la belle blonde se rendait compte qu’au final, on était souvent très seul. Et qu’elle avait de la chance d’avoir des amis sur qui elle pouvait compté, comme Mahëra. De toute façon, elle était presque certaine que si elle se retrouvait hospitalisée, sa meilleure amie serait très certainement la seule personne qui viendrait lui rendre visite, sa mère n’en aurait tout simplement pas le temps, ou alors, elle passerait en coup de vent, et la jeune femme préférait encore qu’elle ne vienne pas du tout la voir. « C’est très gentil de votre part, votre grand mère a beaucoup de chance de vous avoir. » Raven sourit à nouveau. Cette jeune femme lui inspirait énormément de sympathie et de respect, et elle espérait bien la recroiser assez souvent, en réalité. Il était assez rare pour l’étudiante en médecine de sympathiser avec les visiteurs de l’hôpital, déjà parce qu’ils n’étaient pas vraiment très nombreux, et que la plupart d’entre eux n’en exprimaient tout simplement pas le besoin.


Raven marchait sans même regarder devant elle. Parcourant ces couloirs depuis sa plus tendre enfance, elle les connaissait par coeur, et encore plus depuis qu’elle y était bénévole. C’était surtout à ce moment là qu’elle s’était rendue compte de l’étendue de l’établissement, et aussi qu’on pouvait très facilement s’y perdre quand on ne connaissait pas l’endroit. Un vrai labyrinthe. Mais un labyrinthe apaisant, si on ne passait pas trop de temps en pédiatrie. C’était bien le service que la jeune blonde appréciait le moins. Elle ne supportait pas tellement de voir des enfants aussi jeunes gravement malade, et à chaque fois, ça lui foutait le cafard. Surtout qu’elle avait été à leur place durant sa propre enfance. Et elle se souvenait de tout, alors elle savait la souffrance que pouvait avoir ces enfants là, et comprenait plus que personnes les épreuves qu’ils traversaient, peu importe leur maladie. Elle avait eut beaucoup de chance de s’en sortir. « Je m’appelle Raven. Et si vous voulez tout savoir, je suis encore étudiante en médecine pour l’instant. » La blonde s’arrêta devant une machine, ayant une soudaine envie de caféine, ce qui lui arrivait très souvent en réalité. Elle avait prit la fâcheuse habitude de tourner au café. Insérant des pièces dans la machine, elle se tourna alors vers la brune. « Vous en voulez un? » Il était vrai que le café d’hôpital n’était pas le meilleur, et même Raven préférait nettement passer chez Starbuck rien que pour se prendre un double latte, qui était de loin son café préféré. Mais quand on connaissait bien la machine, ce qui était son cas, on pouvait nettement ne pas être tellement déçue.