Profiter de la journée est tout ce que je voulais faire. Je parle ici du fait que j’ai le droit à une bonne journée de congé. La journée avec laquelle je n’ai pas à penser au boulot ou à quoi que ce soit concernant le boulot. C’était l’une des rares belles journées comme ça dans ma vie. Je travaille presque 6 nuits sur sept. Après un moment, ça devient lourd. J’aimais mon boulot, ce n’était pas ça le problème. Enfin, si on ignorait les rencontres ingrates que je peux faire dans un lieu tel qu’un bar. Les personnes les plus étranges et dangereuses sortent le soir dans des lieux comme cela. Je me promets toujours de ne pas entrer en fréquentation, autant en amitié qu’en amour, par simple principe de la chose. Je connais ce genre de gens et je ne voulais pas les mêler à ma vie.
 
La première chose que je fais en me levant, en général, c’est de m’habiller et d’aller courir dans Central Park. Aujourd’hui, par contre, j’avais décidé de faire la grasse matinée jusqu’à, quoi, 13 heures ? Peut-être un peu plus, je n’en sais rien. Je tente de regarder mon horloge le moins possible pour pouvoir profiter à cent pour cent de tous. C’est seulement quand j’ai décidé d’arrêter de paresser que j’ai enfilé mes shorts et mes baskets pour courir. J’ai opté pour une camisole sportive parce qu’il semblait faire énormément chaud à l’extérieur et je ne m’avais pas trompé. La chaleur était suffocante et lourde.  Je me rends rapidement dans Central Park, dans un des endroits que j’adore aller.  Un coin tranquille avec un lac pour se rafraichir après une course, des bancs et même d’immenses arbres sous lesquels j’aime bien me reposer et reprendre un peu de force.
 
Ça faisait déjà plusieurs tours du lac que je faisais que j’avais remarqué un jeune homme assis seul sur des rochers. Il semblait regarder les gens autour de lui. Je ne savais pas comment réagir parce que quand je le fixai, il me fixa en retour et c’était un peu gênant. Je détournai le regard pour me concentrer sur ma course, mais au même moment, j’entendis un bruit d’éclaboussure et je m’arrête pour regard vers le lac. Je voyais le même mec avec qui j’avais eu un contact visuel nager pour retourner sur les rochers. Je dû me retenir pour ne pas rire. Il fallait avouer que c’était drôle.  Je m’approche en courant et en arrivant à sa hauteur, je lui tends la main pour l’aider à sortir de l’eau.
 
"Attends je vais t’aider!" Lui dis-je.
 
Je tire son bras pour le faire sortir de l’eau. Une fois qu’il est sécurisé sur les rochers je crois les bras et rigole un peu.
 
"Tu sais qu’il est un peu tard pour une baignade dans le lac ? "
 
Je lui tends la main alors qu’il se présente à moi. Soan? C’était un nom original. Je n’avais jamais entendu un nom comme le sien avant.  Je lui souris.
 

"Aiden. Qu’est-ce que tu faisais sur les rochers?"

Je reste immobile à le regarder fouiller dans son sac pour quelque chose de sec. J'aurais bien voulu l'aider, mais je n'avais pas de vêtements de rechange ou de veste. Je me mords la lèvre avant de réaliser que j'avais une serviette avec moi. Normalement je la prends quand j'ai trop chaud, mais c'était frais, alors je ne l'avais pas utilisé.

" Attends!"

Je l'enlève du rebord de mes shorts et lui tendis. C'était la moindre des choses. Je jette un regard autour de nous. Le soleil commençait doucement à se coucher et ça transformait le ciel en véritable oeuvre d'art. On aurait pu dire que se cher Van Gogh était de retour parmi nous lorsque l'on regarde le ciel avec toutes ses couleurs. Je me met les mains dans les poches. C'était vrai, que lorsqu'on arrêtait de bouger, l'air était plutôt frisquet. Je soupire et eu une idée.

" Il y a un café pas très loin d'ici. C'est peut-être à cinq minutes de marche. C'est rien, mais tu pourras te réchauffer là. Ou attendre que tu sèches."

En même temps, j'aurais bien envi d'un café après m'avoir entrainé comme je m'étais entrainé aujourd'hui. Le petit café que je lui avais proposé a les meilleurs latté et américano de toute la ville. Ils avaient les meilleurs produits aussi alors ça se comprend. Je lui souris et lui fis signe de me suivre. On se met alors à marcher dans Central Park pour attendre l'une des sorties du parc. En marchant, je décide de faire la conversation.

" Alors... qu'est-ce que tu fais à New York? "

Chaque personne que je connais viens à New York pour un but bien précis. Enfin, pas tout le monde que je connais parce qu'il y a tellement de monde dans cette ville et si on ajoute les touristes ça doit aller dans les 8,4 millions et quelques? C'était un gros chiffre. Ce que je veux dire, c'est qu'en général, les gens vont à New York pour quelque chose de bien précis. Certains choisissent l'amour, d'autres l'argent et la gloire. C'était un patern établi peu importe l'excuse que l'on se donne. C'était comme ça, c'est tout. En plus j'adore entendre les histoires des autres. Ce n'est pas pour rien que j'aime mon boulot.

C'était bien la première fois que je rencontrais quelqu'un qui était étudiant et étudiait en médecin. C'était bien intéressant. Je fus un peu surpris lorsqu'il me demanda quelle était ma propre histoire. Pourtant, en lui ayant demandé, j'aurais du m'attendre à ce qu'il me le pose en retour. Je n'étais tout simplement pas habitué de me faire poser la question à mon tour. Dans mon métier, les gens adorent raconter sans demander ensuite et disons que je m'avais habitué à cela. Je marchais, mes mains dans mes poches de shorts et me mord la lèvre alors que je cherche quoi dire exactement.

- Je t'averti tout de suite, ma vie est loin d'être passionnante. Je suis barman dans un bar pas très loin d'ici.

C'était vrai, je n'avais pas eu une vie très passionnante et mon passé était quelque chose que j'évitais de parler. Parler de ma petite soeur ne me dérangeait pas, mais parler de mes parents, surtout de mon père, c'était tout autre chose. Je lève la tête vers la petite terrasse auquel les lumières commençaient tranquillement à éclairer les tables de l'extérieur. Il n'y avait pas énormément de monde qui connaissaient se café, mais ceux qui le connaissait avait d'excellent gout. J'en était un habitué alors les baristas me connaissaient bien. J'ouvre la porte et laisse Soan entrer. Je me dirige ensuite vers le comptoir ou je commande un latte avec un shot d'espresso à l'intérieur. Je laisse Soan choisir puis une fois que nous avons tout les deux notre cafés, nous nous installons à une table près de la fenêtre, à côté d'un calorifère pour qu'il puisse sécher.

- Tu vas voir, ils font le meilleur café de la ville. Tu ne seras pas déçu.

Je prends une première gorgée. Parfait, comme toujours. J'étais accro au café et je devais ça à ma grand-mère qui adorait le café.

- Pour un étudiant de médecine, tu sembles avoir beaucoup de temps libre si tu aimes aller te tremper dans les lacs.